Je me réveille ce matin du mardi 9 décembre 2008 avec enfin une vraie nuit et un vrai sommeil derrière moi.

Trop de douleurs les nuits précédentes pour pouvoir dormir correctement. Le dos très douloureux me réveillait sans cesse.

J’étais toute ankylosée et je ne pouvais plus bouger.

J’étais réveillée alors je revoyais des séquences de ces 5 et 6 décembre.

Le premier message que j’ai laissé était du style télégraphique ; je ne voulais pas encombrer et m’étaler. Nous avions tous œuvré pour une bonne cause et je pensais que cela suffisait.

Finalement, l’écriture étant une seconde nature pour moi, je vais vous raconter mon histoire, celle « d’Emilie Jolie ».

Ah mais non, ça c’est autre chose, c’était lorsque mes filles étaient toute petites ! ! !

Et justement avant le départ il y avait ma fille et ma petite fille. Une fois les rollers aux pieds, c’est un crève coeur que de ne pas pouvoir prendre dans ses bras ce petit trésor qui vous tend les siens !

Il faut partir.

Ça commence très bien, je suis encadrée par Chantal et Christophe.
Un bout de 1 ère étape en compagnie de Pascal P. Un honneur d’être à ses côtés, c’est un peu tout Chabeuil à lui tout seul et un bel exemple de combat.

Sur cette première étape, Denis et Luc D. me font oublier que seuls les pros peuvent normalement se permettre de relever le défi ; ceux qui ont la force et l’expérience. Et que je n’avais rien à faire là !

Merci les garçons et en plus le pain d’épices était extra !

Je voulais faire comme l’année dernière et suivre en voiture pour une assistance, bien personnelle, il est vrai. Et puis Lilian et Bruno en ont décidé autrement, à juste titre d’ailleurs et ils ont bien fait.

Alors, au lieu de 24 heures au volant et sur 4 pneus pour une 1 ère expérience, j’en tente une 2 ème avec 8 roulettes !

Séverine m’avait dit qu’elle serait ma plus fervente supportrice et l’a été.

Les motos, toujours présentes quand il fallait, avec éclairage et souvent musique. Bruno, peux-tu embrasser tous ces motards pour moi !

Enfin, si cela ne te gêne pas trop ! ! !

L’accueil chaleureux dans les salles des villes-étapes et Séverine était là avec toute cette équipe qui nous a nourris et a tout fait pour notre bien-être.

Tiens ! ………Toute l’équipe est encore là, dehors en pleine nuit pour nous encourager.

Ils doivent avoir froid !

Comment font-ils pour être partout à la fois ?

Lilian et Patrice m’ont aidée pour arriver jusqu’à toi, Séverine.

Ils sont partout aussi, ces deux là !

Et puis Daniel, qui a perdu l’usage de ses jambes à cause d’une tumeur et Madeleine, son épouse, ne me quittent pratiquement pas ; je les vois dans une chambre d’hôpital.

Je leur avais promis de leur dédier mes kilomètres parcourus en roller.

Alors, je vais oublier les pros et continuer avec mon année d’expérience dans cette pratique. Je les entends parler entre eux en roulant.

Là, j’entends la voix de Bruno. C’est rassurant pour continuer.

Merci à lui d’avoir été là après ma chute au départ de St Barthélémy. L’épaule fait encore un peu mal mais je m’en tire bien.

Il y a aussi un grand Marseillais qui trouve que mes jambes sont trop raides ; constatation très juste monsieur à l’accent chantant !

Je l’ai suivi, sans quitter ses roues, pendant un moment au cours de la nuit.

La Roche de Glun, c’est encore loin ? !

Le revêtement est horrible.

Il est granuleux et provoque des secousses qui font terriblement mal au dos. Christophe s’occupe de moi sur le parcours.

À l’arrivée à la salle, je ne vois pas grand-chose.

Je demande à partager avec d’autres rollers un bout de radiateurs pour faire sécher les miens.

Je passe pratiquement le reste du temps les pieds au mur.  J’ai connu d’autres parties de jambes en l’air beaucoup plus excitantes ! (je le dis parce qu’il en a sans doute qui vont le penser !).

Est-ce que je pourrais repartir ?

Séverine est là, fatiguée elle aussi.

Le pain d’épices de Luc est vraiment bon.

Nicole trouve très marrant mon tour du cou-foulard (je la rassure : non, je n’ai pas changé de religion !).

Ils ont tous tant fait ! André est toujours là et toujours attentif.

J’y vais.

Il y a Christophe qui ne me lâchera plus beaucoup.

Il y a aussi l’autre Christophe ; nous avons eu un bon rythme tous les deux.  Il est arrivé à Portes et j’ai eu beaucoup de joie à le retrouver après le départ de Malissard.

J’ai fait quelques pauses derrière la Laguna. J’échange quelques mots avec  Franck de Mâcon parce qu’il a Chantal qui lance la conversation.

Comment fait-elle ?

Elle a mal aux pieds ! Elle est fatiguée !

Nous avons tous nos capacités et nos limites. 

La barre de repos pour étirer et soulager le dos est au top !

Merci Philippe. Elle est super ta voiture mais elle a dû souffrir elle aussi !

Il y a des paysages magnifiques en ce samedi matin.

Et puis je revois Jérémy.

Il est incroyable ce garçon ! Tu as raison d’en être fière, Michèle.

Il y a aussi Denis qui est revenu. Petite remarque sympa de sa part ; oui, je suis encore derrière Christophe ! (pour le meilleur et pour le pire !).

J’entends souvent le chant reconnaissable des roulements des rollers de Nathalie. Ça va me donner le tempo ! (couic..couic ..)

A Crest, toute l’équipe de choc est toujours présente.

C’est vrai, Roger, avec le filet de sirop de cassis, le gâteau de semoule, c’est quelque chose !

André traverse la salle alors que nous remettons les rollers. Merveilleux, il est toujours là !

Malissard ; je me dis que je ne fais pas la dernière.

Il y a trop de monde et cela me fait peur. J’ai mal partout et je le dis à Pascal qui revient pour cette dernière.

Constance intervient : « Ben non, tu vas pas arrêter là ! » Magique Constance !

Et puis il y a Séverine ; elle a beaucoup fait, elle est fatiguée ; elle a tenu alors je peux terminer.

Un jour, je serai sans doute sa supportrice !

Un peu d’entraînement pour l’année prochaine, Séverine ; et on échange les rôles !

Il y a plus de visages connus, c’est rassurant. Kathy et Luc et puis Stella et Christine. Ça fait du bien !

A Chabeuil, sur le pont je vois ma fille et ma petite fille. Les larmes.

Les motos et l’arrivée.

Il faut vite enlever les rollers, Lilou arrive avec sa maman et je vais pouvoir la prendre dans mes bras puisque j’ai maintenant de vraies chaussures aux pieds !

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